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Journal de bord du 29ème Festival International du premier
film de Kiev: du 23 au 31 octobre:
Molodist
 
Virginie DEVESA

Après avoir travaillé pendant les deux dernières années, 1997 et 1998, au sein de l'organisation du festival MOLODIST, je suis revenue cette année en qualité d'invitée. Preuve que les "Tavarichis Molodist" n'oublient pas leurs amis. Un statut un peu ambigu puisque je connais très bien le fonctionnement du festival, ses failles et ses points forts. La rédaction d'un journal quotidien des événements "Molodist" est une sorte d'hommage que je souhaite rendre à!ch0 ceux qui ont créé ce festival à Kiev. J'espère qu'à travers ces notes, c'est l'atmosphère chaleureuse et cinéphile, en bref unique, du "Molodist" que l'on retrouvera. 

1er jour: samedi 23 octobre 1999 

Aujourd'hui, le 29ème Festival International de premiers films "Molodist" (Molodist en Ukrainien signifie "jeunesse") ouvre ses portes. Si pour le public Ukrainien, ce festival représente certainement l'événement aà ne pas manquer, c'est en grande partie grâce à son Comité Directeur. 

Mené d'une main de velours par son Directeur Général Andrei Khalpakhtchi, par son Directeur virtuose d'une programmation éclectique Aleksander Shpilyuk, et par sa Directrice d'un Protocole "sensible" Lyudmila Novikova, les "Tavarichis" du cinéma, simples organisateurs d'un ciné-club hebdomadaire au temps de l'Union Soviétique, ont transformé ce festival en un événement international depuis 1991. 

Les quatre catégories en compétition (1er film d'étudiant, 1er court, 1er film documentaire, 1er long métrage) représentent cette année 87 films réunissant plus de 35 pays de l'Est à l'Ouest. 

Cette année, le Jury International est présidé par le réalisateur Jos Stelling (Pays Bas). Il sera entouré de la scénariste et productrice Silvia d'Amico (Italie), du critique et scénaristedbch Vladlen Kuznetsov (Ukraine), duch directeur photo Vilen Kaliouta (Ukraine), du réalisateur Aleksandr Adabashian (Russie) et de Gunnar Bergdhal (Suède), directeur du festival de Göteborg et réalisateur. 

Cette année le festival s'ouvre dans la salle de 4000 places du Palais d'Ukraine sur le film polonais "Fire and Sword", fresque historique sur le héros ukrainien Bogdan Chmelnisky. Le film est présenté par son réalisateur Jerzy Hoffman. Toute l'équipe du film monte surscène ainsi que l'acteur Igor Stupka (aperçu récemment dans "Est-Ouest" de Régis Wargnier"), véritable star en Ukraine. 

En fait l'âme du festival se trouve au sein du Dom Kino (Maison du Cinéma) où pendant huit jours, tous les invités du festival, (réalisateurs, acteurs, producteurs, professionnels et le public cinéphile ukrainien...) vont vivre au rythme des films, rétrospectives, des conférences de presse et des "cofié! s'cognakom" (café allongé8e de cognac ukrainien). Au programme, entre autres, les rétrospectives complètes des films de Leos Carax, en sa présence, de Sergueï Paradjanov (tous ses films plus tous les films sur Paradjanov), des films de Mark Donskoi (père du Néoréalisme Italien) et un panorama du cinéma ukrainien actuel. 

Cette année encore, la France est représentée dans toutes les catégories! en compétition, et deux membres d'Unifrance, Christine Gendre et Joël Chapron, participent au festival. Enfin, dans le cadre du festival, six expositions, peintures et photos, sont organisées en l'honneur du 7ème Art ainsi qu'une table ronde organisée par la fondation SOROS: "La distribution dans les pays de l'Est: un moyen de lutter contre la Piraterie". 

Tout semble réuni pour que ce festival de fin de siècle, auquel les quelque 200 invités du festival, tous logés à bord d'un bateau amarré sur le Dnie!pr, et le public, vont assister au cours des huit prochains jours, soit une nouvelle réussite. Et cela, malgré la grave décision du Comité Directeur, annoncée lors de la conférence de presse d'ouverture, de se saborder après le festival. 

2ème et 3ème jour: dimanche 24 et lundi 25 octobre 

Deux journées de project!ion pour la sélection officielle des films d'étudiants: 45 films parmi lesquels se distinguent, entre autres, "Aples for men" du Géorgien Vakho Kuntsev-Gabashvilli, "Dobermann" de Florian Henkel-Donnersmarck (Allemagne), "Closing time" (Hongrie) de Balint Kenyeres et enfin "Migrations"du Français Konstantin Shamskii. Les films anglosaxons ne laissent pas indifférents: "The fishbowl" de l'Australien Jaime Rossales et "Débutante" de l'Américaine !Mollie Jones sont remarqués pour leur cynisme et leur humour noir, tout comme le court-métrage de Kira Muratova "Letter to America" qui est très applaudi. 

Deux films d'étudiants ukrainiens, deux films sur l'amitié, sont en compétition: la nouvelle jeunesse ukrainienne se porte bien. "Simple story" de l'ukrainien Andrei Rzganov montre le quotidien de la jeunesse à Kiev, "LWS" de Marina Kondratieva, filme sa meilleure amie, un soir chez elle. L'amateurisme de ses films et le manque de moyens se fait sentir. Puis, le soir, dans la grande salle du Dom Kino, Leos Carax et Guillaume Depardieu viennent présenter "Pola X" dans le cadre de la rétrospective. "Untitled", court-métrage de présentation de "Pola X" est projeté en première partie de soirée juste avant le film. La salle est pleine. Je rencontre deux journalistes d'une radio d'Odessa qui m'avouent avoir cherché la rue de Leos Carax pendant 3 jours à Paris. On ressent leur émotion lors de leur interview de Leos Carax dans le Dom Kino. 

Pendant la conférence de presse, alors que le film a été très appréc!ié, les projections continuent avec "Sayat-Nova" de Sergeï Paradjanov. Le public, très étudiant, à la fois attentif et désordonné, assiste à tous les films avec enthousiasme: l'atmosphère au sein du Dom Kino reflète pour moi, la jeunesse ukrainienne, sa soif d'ouverture. 

5ème jour: mercredi 27 octobre 99 

Au Dom Kino, situé e!n face du Stade Républicain, se déroule aujourd'hui la compétition des films documentaires. Au programme, parmi les 10 films en compétition, sont attendus, entre autres "State of dogs" de Peter Brosens et Dorjkhandin Turmunnkh (Belgique, Mongolie), "Life autumn" de Sergei Loznitsa et Marat Magambetov (Russie, Allemagne) et "Bread day" de Sergei Dvortsevoy (Russie). 

A l'entrée de la grande salle (650 places), un tableau d'écolier improvisé recense tous les films en compétition. Le public donne une note à chaque film à la grande déception parfois des réalisateurs !présents qui se voient attribuer une mauvaise note. Le système de notation va de 1 à 5. Le public ukrainien ne fait pas de cadeaux: le film d'étudiant ukrainien "Raskolnikov l'étudiant" de Georgi Fomin obtient le plus mauvais score (2,16 sur 5). Jos Stelling, Président du Jury sort satisfait de la conférence de presse car son dernier film "No trains, no planes" a reçu un accueil plus que chaleureux. Cependant les bruits de couloirs du Dom Kino ne sont pas favorables envers la presse "nos journalistes n!e savent pas poser des questions" ce à quoi Jos Stelling répond "il n'y a pas de mauvaises questions, seulement des mauvaises réponses". 

Agitation, toujours, parmi les membres de l'équipe du festival qui tentent de répondre à toutes les questions de leurs invités. "Vous pouvez m'appeler un taxi pour rentrer à l'hô9telh?", "Un bus est prévu pour retourner sur le bateau, sinon, voilà le plan du métro, il n'y a que deux arrêts". Il est vrai que l'autonomie est rarement de rigueur parmi les participants étrangers: une navette les amène tous les jours du bateau au pied du bâtiment principal du festival et les ramène tous les soirs à bord du bateau-hôtel. Le métro de Kiev dessert pourtant tous les lieux du festival (quatre au!tres cinémas) mais l'écriture cyrillique peut très souvent être déroutante. Les trajets en bus donnent souvent une occasion supplémentaire pour se rencontrer à moins que les réceptions dans les ambassades ne le soient aussi. A l'Ambassade de France, Svetlana Ivanovna Paradjanov fait connaissance de Leos Carax tandis que Guillaume Depardieu joue un morceau de musique sur le piano de l'Ambassadeur. 

Sur le bateau, l'atmosphère est à la détente sur des airs de pop u!krainienne "Ina dbchgda" de la chanteuse "Alcu" passe plus de 10 fois par soir au bar-discothèque du bateau, là ou le prix du verre de vodka défie toute concurrence (2,50 francs). Car pour la direction du "Molodist", si la qualité des films prime, l'accueil des participants est tout aussi important. 

6ème jour: jeudi 28 octobre: Tragédie à! l'ukrainienne 

C'est aujourd'hui le 75ème anniversaire de Sergueï Paradjanov: le festival "Molodist" avec l'aide de Svetlana Ivanovna Paradjanov organise une exposition des photos et des collages de l'artiste aux multiples origines (Arménie et Géorgie). L'Ukraine rend hommage à un réalisateur qui a glorifié l'Ukraine. af4Du vin géorgien est servi. Le réalisateur armeno-ukrainien Roman Balayan donne la parole à la veuve Paradjanov. Dans la voiture qui m'amène à ce vernissage dans le vieux quartier du Podol, le conducteur me parle de ses craintes. L'Ukraine va élire dans trois jours, le 31 octobre prochain, jour de la cérémonie de clôture du festival, son Président. Le peuple ukrainien doit choisir parmi quinze candidats. Et toute la tragédie s'exprime par la nostalgie slave de mon chauffeur: "!Ce sera encore ce bandit. Car tous les autres candidats n'ont pas de programme et prônent le communisme. Et nous ne voulons plus du communisme. Regardez comment nous vivons à l'aube du millénaire". Et je regarde par la vitre: les babouchkas vendent des sacs en plastique pour 50 kopecks et sur le trottoir, un étal de grenades rouges me rappellent encore Paradjanov. Dans les passages souterrains, le dernier compact disque de Bowie est en vente pour 10 grivnas et la vidéo pirate de "Star Wars" depuis plus de six mois. Dans un magasin d'Etat de souvenirs, dont une partie aujourd'hui a é!té transfo rmée en parfumerie, sont exposés les chemises ukrainiennes traditionnelles, des œufs peints, des jeux d'échecs en bois en provenance de Pologne et des matriochkas au visage de Yeltsine. Seules les céramiques de la vitrine montrent une créativité nouvelle. Sur la place Léon Tolstoï, on ne voit que les enseignes "Sony", "Tic Tac", "Reebook" qui couvrent de leur luminosité les lampadaires défaillants. Seul les Champs Elysées ukrainiens, le Krechyatik, est éclairé normalement. 

Et j'apprends que le film prévu pour la cérémonie de clôture, "Moloch" ne peut être projeté ce dimanche 31. "Pas de rapprochement avec la dictature le jour de l'élection du Président" me dit-on. On montrera les films primés à la place. Au Dom Kino, le film de Sergeï Masloboyschikov, rend hommage à Boulgakov. "...from Boulgakov" rassemble des photos-montages de Boulgakov, de Kiev en son temps, l'artiste, sa jeunesse. D'ailleurs toute la rétrospective du ciné'8ema ukrainien 1998/1999 rend hommage à sa ville. La salle est pleine à craquer, il faut s'asseoir par terre. Encore un va-et-vient incessant entre les deux bars du Dom Kino et les trois salles: la solitude est impossible. Devant l'affluence, une autre projection sera organisée. A l'extérieur, la nuit tombe, la température baisse, les lumières s'éteignent mais la vie continue. 

7ème jour: vendredi 29 octobre 99 

L'organisation d'un festival dans les pays de l'Est est souvent soumise à de dures lois. Si l'Etat ou la ville ne participent pas financièrement, ce sont les sponsors qui font vivre le festival et surtout les institutions culturelles, telles que les Ambassades, les Centres Culturels et d'autres institutions étrangères. A Kiev, le festival "Molodist" ne déroge pas à cette rêgle et si, à première vue, l'organisation semble chaotique, il faut savoir que l'improvisation fait partie du travail. Une improvisation à!och l'Ukrainienne. Pour les invité0 s et les participants non initiés au russe (à Kiev, tout le monde parle russe, l'Ukrainien est utilisé dans les discours officiels), l'anglais reste la langue de communication. Au Dom Kino, en échange de votre passeport, une babouchka vous offre un casque relié à une cabine de traduction. Le résultat relève parfois du comique. Ainsi, "In the rye" du tchèque Roman Vavra, diffusé en anglais par émetteur, est traduit en russe en voix off pour le public. Un capharnaüm original et encore très traditionnel dans l!echs pays de l'Est où il arrive que les applaudissements soient pour le traducteur. Il arrive parfois qu'il n'ait pas obtenu la liste des dialogues, l'improvisation relève alors d'un travail de professionnel… que sont heureusement les traducteurs. 

Mais un festival n'est rien sans ses invités et "Molodist" revêt une atmosphère toute particulière. Si tous les accrédités sont logés à bord du bateau-hôtel Maksim Rylskiy, amarré sur le Dniepr, c'est pour des raisons de logistique mais auss!i de communication. Et çcha marche! Le bar du bateau-hôtel devient la nuit l'agora du "Molodist". Ce soir, je pars du Dom Kino accompagné d'une dizaine de festivaliers rencontrés au cours de la journée. Nous sommes une dizaine à vouloir aller dîner dans un restaurant situé dans le quartier du Podol. Un des mini bus de l'organisation du festival semble attendre. Son chauffeur accepte de nous conduire dans un petit restaurant typique et pas cher. La note totale s'élève à 20 francs par personne. Et c'est de retour sur le bateau que la soiré!0 iche commence. Là, je rencontre une jeune réalisatrice brésilienne venue présenter son premier court, l'actrice russe de "Tuvalu", Chulpan Hamatava, toute l'équipe du film slovène "Idle running" de Janez Berger, Yoichiro Takahashi, réalisateur japonais de "Fishes en august". Dans les couloirs du bateau, on parle des films anglais en compétition: "Simon Magus" (Ben Hopkins) et "Kind of Hush" de Brian Stirner. C'est vers quatre heures du matin que je décide de quitter le bar. Ma rencontre avec un jeune réalisateur slovène m'a permis de boire quelques vodkas,! de mieux connaître le cinéma slovène, et d'échanger des adresses. Et je vais me coucher pour penser à écrire. 

8ème jour: samedi 30 octobre 

Dernier jour des premiers longs métrages en compétition. Au programme "Other stories" du brésilien Pedro Bial, "Haut les cœurs" de Solveig Anspach, "Fucking Amal" de Lukas Moodysson et "Ave Maria", de Lyudmila Yefimenko (femme de Youri Illienko), seul film ukrainien de la compétition. Dans les couloirs du Dom Kino où la foule se bouscule, un ami français est appelé pour traduire une interview de Leos Carax. Celui ci semble s'être integré à l'atmosphère du festival, la visite des studios de cinéma Dovjenko l'a beaucoup impressionné. Il répond au journaliste de la chaîne de télévision 1+1 "Je me sers de la caméra comme d'un outil pour créer des liens avec les femmes et à partir de là!h, avec le monde". 

Les jurys délibèrent aujourd'hui. Les groupes se forment, discutent, on sent la tension monter au sein du Dom Kino. Et puis dans la salle rouge, "Ave Maria", le film ukrainien de Lyudmila Yefimenko, se fait siffler malgré la présence de toute l'équipe du film et de sa réalisatrice. Au Palais d'Ukraine, la séance du film "Moloch" de Sokourov commence. C'est finalement l'accord qu'ont trouvé la Direction du festival et le C!abinet des ministres (le Gouvernement): "Moloch" est programmé tout de même la veille des élections. 

Dans le bureau de la Direction, tout le monde vient réclamer son invitation pour la cérémonie de clôture qui aura lieu le lendemain au Palais d'Ukraine. Un garde du corps bloque l'entrée de la porte des bureaux. Il vaut mieux parler une langue étrangère pour se faire entendre. 

La fin du festival et les regrets approchants, une visite du Monastère de la Laure est improvisée pour le dimanc!he matin, alors que les premiers départs en voiture pour l'aéroport sont annoncés, les dernières invitations remises, les bobines de film récupérées par les jeunes réalisateurs, les adresses échangées. 

Tous les invités du "Molodist" ne se retrouvent pas ce soir au bar discothèque du bateau-hôtel. Une soirée ukrainienne a été organisée chez un jeune "court-métragiste" ukrainien, une visite de Kiev by night, commentée par une Kiévienne, a permis à un! petit groupe de participants de voir la ville sous un autre angle. Le festival Molodist c'est le lieu de prédilection pour rencontrer des gens, partager des moments, parler de cinéma, chanter des chansons et danser. 

9ème et dernier jour: Dimanche 31 octobre 

La lumière oblique du soleil automnal domine cette dernière journée de festival. Un bon nombre d'invités sont déjà partis ; changement de billets de retour pour d'autres afin de pouvoir assister à la! cérémonie de clôture. C'est aujourd'hui qu'il faut acheter des souvenirs: bouteilles de vodka, matriochkas, dessous de plats en bois de genévrier, tee-shirts de l'équipe du Dynamo de Kiev…Le Dom Kino est désert malgré la projection de deux films de la rétrospective Alfred Hitchcock. Dans les bureaux de la Direction, on achève à la hâte les derniers préparatifs avant la cérémonie de clôture, les bobines des lauréats à regrouper, le palmaruès du festival à taper car le Jury a pris sa décision très tard dans la nuit. 

Le groupe de musique folklorique qui a composé la musique du film "Fire and Sword" ouvre la cérémonie de clôture du 29ème festival Molodist. Andriy Khalpakhchi, Aleksandr Shpilyuk et la présentatrice vedette du studio de télévision "1+1", Anna Bezulyk, montent sur scène. La traduction simultanée en anglais que doit assurer Aleksandr Shpilyuk montre une fois de plus toute la polyvalence de l'équipe. Il y a beaucoup de prix, de diplômes à remettre, de nombreux remerciements. Pour la troisième année, la Direction du Festival décerne un prix récompensant les échanges internationaux. Cette année il est remis personnellement à Christine Gendre et à Joël Chapron d'Unifrance. Hans-Peter Schlegel du festival de Berlin et Anne-Chantal Petter de Pro Helvétia avaient reçu ce prix lors des deux dernières éditions. 

Le grand prix du "Molod!ist" revient au documentaire "Bread day" du Russe Sergey Dvortsetvoy. "Fucking Amal" du réalisateur Suédois Lukas Moodysson obtient le prix du meilleur long-métrage et une mention spéciale est accordée à "Idle Running" du Slovène Janez Berger. Le prix du meilleur documentaire est attribué à "State of dogs" de Peter Brosens et Dorjkhandin Turmunnkh (Belgique-Mongolie). Le prix du meilleur court métrage est dé!cerné à "Desserts" (Ecosse) de Jeff Stark, avec l'acteur vedette Ewan Mc Gregor. "The fishbowl" de l'Australien Jaime Rossales reçoit le prix du meilleur film d'étudiant. La réalisatrice ukrainienne Kira Muratova reçoit deux prix pour "Letter to America" premier court-métrage forcé de cette grande réalisatrice qui n'a pas eu les moyens de réaliser un long… 

Après ce palmarès classique viennent des attributions de prix plus "Molodist": le prix !du public pour "Tuvalu" de Veit Hermer. A noter deux étudiants montés sur scène pour remettre les prix du Jury des étudiants et qui offrent une grenouille en porcelaine à Mollie Jones pour son film "Débutante". 

Dès la fin de la cérémonie, on se prépare pour le banquet de clôture du festival au Palais "Marie". Quelques intrus essaient d'entrer mais le service de garde veille. Seul le carton d'invitation sur papier glacé vaut carte blanche. Dès l'entrée, deux sal!les garnies de tables nous attendent jonchéiches de spécialités ukrainiennes: on se faufile pour saisir au vol des "pielmenis" chauds aux fromage blanc ou aux raisins secs, de la viande fumée, des brioches chaudes fourrées aux champignons, des toasts au saumon, à la morue… Le tout accompagné de vin, vodka, champagnskoié, jus de pomme. Le gâteau ressemble à une énorme pyramide de crème fouettée et un tintement de verre appelle les gourmands tandis qu'une violoniste joue du Chostakovich. Des petites tables s'improvisent et les plats disparaissent peu àf0 peu des buffets. Les réalisateurs ukrainiens Kristofovich et Masloboychikov discutent avec Jos Stelling. Le petit groupe est rejoint plus tard par Alexandr Adabashian. Les lauréats de la soirée se fondent dans la foule de gens, le sourire mêlé à la fatigue est sur tous les visages. 

Puis, tel un rituel, retour au bateau. Toujours l'atmosphère enfumée du bar-discothèque où tout le monde danse. J'aperçois sur la piste de danse, Andrei Khalpakhchi qui, comme à son habitude, se déchaî! ne dans une chorégraphie dont il est le seul détenteur. L'atmosphère de fin de festival ne se ressent que par les étreintes, les petits bouts de papier écrits sur des paquets de cigarettes, l'émotion du départ. Jos Stelling me dit regretter déjà son compagnon de Jury et de fin de soirée, Gunnar Berghdal. 

C'est à 5 heures du matin que je dois dire au revoir à mes amis du "Molodist". Aux adieux difficiles je préfère ne pas dire au revoir du tout. A l'aéroport, on se rend compte que le réalisateur Alain Beigel a raté!h l'avion. Peut être voulait-il rester tout simplement un jour de plus?.

 
 
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